Après une année
délicate et un blog un peu (beaucoup…) délaissé, nous voici
reparties de plus belle en ces premiers jours de printemps.
Dimanche dernier, nous
nous sommes précipitées au Centquatre pour profiter du
dernier jour de l'exposition Circulation(s). Parmi tous ces
jeunes talents, une série de photographies nous a particulièrement
plu : Bridegrooms ?
de Marina Poliakovà.
Du
haut de ses trente-quatre ans, l'Ukrainienne a déjà une belle
carrière. Outre les expositions, elle dirige la Victor
Marushchenka School of Photography
à Kiev et est également rédactrice en chef du magazine 5,6
consacré, naturellement, à la
photographie.
Bridegrooms ?
est une série de nus masculins où les hommes posent dans des
paysages bucoliques, adoptant les postures traditionnelles féminines.
Le texte expographique nous informe sur les intentions de l'artiste :
elle souhaite interroger le rôle des hommes dans la société
moderne et le glissement lent du poncif de l'homme de pouvoir à une
vision de l'homme moderne qui accepte et revendique de plus en plus
son côté vulnérable. Et on adore ! Car donner l'occasion aux
hommes d'afficher leur part de féminité, c'est admettre que les
femmes, elles aussi, sont « puissantes » par nature (et
ça fait toujours du bien de tordre le cou à l'idée qu'une femme
ambitieuse ne peut être qu'une gorgone).
Nous
sommes loin des héros de l'Antiquité dont la nudité (même
lorsqu'ils sont en train de terrasser un dragon, c'est dire…)
représente l'aspect divin, ou de ces Dieux du stade
en pagaille qui ont pour unique but de glorifier la « force
virile ». Les clichés de Marina Poliakovà nous plongent dans
un univers onirique où les genres sont transcendés et où ne compte
que l'être humain merveilleux dans sa fragilité.
Toute
la série Bridegrooms ?
est à voir sur le site de la Bottega Gallery en cliquant ici.
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